Les premiers habitants ont d’abord préféré les grottes alentours puis les éperons rocheux faciles à défendre comme Le Grézac. Ce n’est qu’aux temps des romains qu’une ville s’est développée ici, à la confluence de la Lergue et de la Soulondres. Son statut prestigieux de colonie, à l’instar des grandes cités, prouve que Lodève jouait déjà un rôle politique et administratif important, entre le causse et la plaine. Mais la Luteva antique conserve tous ses mystères, là, enfouis sous nos pieds.
L'occupation humaine du Lodevois remonte à une période très ancienne. Les grottes de Tréviols révèlent la présence de l'homme préhistorique du paléolithique supérieur. Des mégalithes (dolmens et menhirs), retrouvés en très grand nombre sur l'ensemble du Lodevois, attestent de pratiques funéraires importantes.
A l'époque romaine, Lutéva se trouvait sur le parcours d'une importante route commerciale qui, en rejoignant la Via Domitia à Saint-Thibéry, la reliait vers le nord à Milhau, puis Rodez, Saint-Flour, Clermont-Ferrand et même Lutèce. Plusieurs hypothèses demeurent quant à l'emplacement exact de la ville romaine fortifiée (castrum). La cité gallo-romaine aurait bénéficié du droit latin et du titre de colonie à compter du règne d'Auguste.
Capitale politique et administrative du Pays de Lergue, Lutéva n'aurait joué qu'un faible rôle commercial, mais plutôt un rôle stratégique entre plaine et montagne, permettant de réaliser l'unité politique du territoire.
La ville antique a certainement disparue aux environ du Vème siècle, c'est-à-dire au moment où l'évêché de Lodève est développé. Le castrum aurait servi de carrière de pierres pour l'édification du 1er sanctuaire épiscopal dédié à Saint-Geniès d'Arles.