Suite à l'octroi du monopole de la fourniture en draps pour la confection des tenues des troupes royales d'infanterie en 1726, Lodève devint la capitale du drap pour la troupe pendant près de deux cents ans et atteint son apogée au milieu du XIXe siècle.
Les ouvriers affluent. Pourtant, la production décline et l'industrie textile lodevoise traverse plusieurs crises à la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle, jusqu'à la fermeture de la dernière usine en 1960
L'industrie textile est très ancienne à Lodève, semblant exister dès le Néolothique. au Moyen Âge, l'activité s'organise progressivement en confréries. En 1401, le cadastre mentionne l'existence d'une quarantaine de fabricant d'étoffe.
Au XVIIe siècle l'activité industrielle s'accélère. Au XVIIIe siècle, en 1725, Lodève compte 140 fabricants qui fournissent 5510 pièces.
Le XIXe siècle sera un siècle de grandeur puis décadence. A partir de 1789, les petites industries textiles mettent leurs capitaux en commun. On assiste alors à la naissance de l'usine moderne et de la concentration industrielle. En 1793, la production s'élève à 41788 pièces! Malgré un état de stagnation pendant le Directoire, on compte encore en 1801 129 fabricants qui produisent 8400 pièces.
Avec la grande industrie, le nombre de fabricants diminue. L'outillage se perfectionne peu à peu et au milieu du XIXe siècle, les premières expériences de rassemblement de main d'oeuvre sont tentées. Le maximum de production est atteint pendant la Guerre de Crimée. Ainsi, en 1856, Lodève compte 12300 habitants pour 6000 ouvriers.
Le déclin progressif caractérise le siècle suivant, jusqu'à la fermeture de la dernière usine de tissage de laine en 1960, de tricotage en 1990 et de filature vers 2004.